Un périple outre-mer rempli de surprises!
20 Fév 2023
Nos activités
Tout a commencé par une folle discussion entre Marie, Sophie et Lauri-Ann…
À la Maison des arts de la parole, c’est comme ça qu’on a nos meilleures idées ! On part dans de folles discussions à propos de projets qui semblent impossibles, on rêve, Marie nous rappelle qu’on a un budget, Sophie propose des idées créatives, Lauri-Ann est beaucoup trop motivée à trouver un moyen que ce soit possible… et finalement, en travaillant fort, on fait parfois de petits miracles et on réalise ces projets qui semblent irréalisables !
Eh bien, on l’a encore fait !
Il y a un an, on rêvait de se rendre en Europe pour filmer trois épisodes de notre balado Vide ton sac : tête à tête autour du conte et aujourd’hui, on travaille au montage final des épisodes. Trois épisodes filmés outre-mer, avec des artistes très appréciés de notre public, que l’on voulait s’offrir et vous offrir en cadeau pour boucler la boucle de cette belle aventure !
Bien sûr, un projet de cette envergure demande de s’adapter…
On tourne généralement avec une équipe, en studio, mais pour l’occasion on devait partir avec une équipe réduite, tourner dans les maisons des gens, et ce, avec un minimum de matériel que l’on pouvait transporter à deux, à pied et en train. Un an après cette folle discussion, sac à dos à l’épaule, avec deux lourds sacs de matériel, Lauri-Ann (de la Maison des arts de la parole) et Jean-Sébastien Dutil (réalisateur), ont mis les pieds dans un avion pour l’Europe!
Vous vous en doutez probablement, cette belle aventure ne fut pas sans mésaventures…

Jour -1 : La préparation
Quand on se prépare pour des tournages outre-mer, il y a beaucoup de logistique… et beaucoup de bagages ! En fait, beaucoup de matériel : caméra, micros, pieds, batteries, adaptateurs, rallonges, etc. Puis pour nous, un minuscule bagage à main avec quelques morceaux de vêtements, parce qu’avec tout le matériel à transporter, il reste peu de place… surtout quand tu vas rencontrer de bons amis de Petronella, la fondatrice de l’organisme, et qu’elle remplit ton sac à dos de cadeaux à leur apporter! Le résultat : au départ, la moitié de ton sac de vêtements est rempli de cadeaux et au retour tu as un sac à moitié vide!
Jour 1 : Le grand départ
Un voyage, ça commence toujours par cette interminable journée de transport et d’attente… et d’attente… et d’attente… Parce qu’après 1h45 de voiture jusqu’à l’aéroport, une longue marche jusqu’au comptoir d’enregistrement des bagages et 45 minutes d’attente à la sécurité, tu as juste fait la première étape… Entrer dans l’aéroport!
Et ça continue : longue marche jusqu’au terminal, on attend le vol et enfin, l’avion arrive! À ce moment l’excitation commence! On y est… après un an de préparation, on entre dans l’avion qui nous transportera jusqu’en Europe. On s’installe, pour un 6h30 d’attente, le temps que l’avion nous amène jusqu’à Paris, mais dans 6h30, on y sera enfin, en sol français, à quelques heures de TGV de notre premier tournage.
On arrive enfin! Mais ce n’est pas fini… Il faut attendre pour passer les douanes, attendre pour notre gros sac de matériel… qui finalement n’arrive jamais… « Mais où est notre sac, celui avec presque tout le matériel dont on a besoin dès demain, à Avignon, pour notre premier tournage? » C’est la personne au comptoir qui nous annonce la mauvaise nouvelle, LA réponse que l’on craignait :« On ne sait pas. »
Après avoir rempli le formulaire de bagage perdu, pas de temps à perdre, on doit se rendre à la gare de l’aéroport pour attraper notre TGV. Alors après avoir marché 4 588 000km pour se rendre au TGV (c’est à peine exagéré… du moins c’est la distance dont ça nous a semblé!), on fait un trajet de 2h, on marche 15 minutes jusqu’à notre hébergement et on s’effondre de fatigue dans notre lit… pour 15 minutes! Parce qu’il faut trouver une solution pour notre premier tournage, qui est le lendemain.
La bonne nouvelle dans cette mésaventure c’est qu’on avait apporté la caméra, deux batteries et un micro avec nous, dans l’avion. Après un inventaire du matériel, il nous manque juste un fil pour brancher le micro à la caméra et on peut au minium filmer et prendre du son. Alors on part en quête du fil qui nous manque, à pied, dans une ville qu’on ne connaît pas, sans téléphone ni réseau internet. Bonne nouvelle : au 3e magasin, on a trouvé le fil qu’il nous manquait!

Jour 2 : Tournage #1
C’est le matin du premier tournage et malgré le décalage horaire, quand notre cadran sonne, c’est avec un grand sourire qu’on se lève de notre lit (un peu cernés, mais avec le sourire)! Ce premier tournage, il est tout spécial, parce qu’on va rencontrer deux artistes du même nom, deux artistes pour qui le conte c’est une histoire de famille, deux artistes qui travaillent ensemble, un père et sa fille… Jihad et Layla Darwiche.
Avec notre valise de matériel toujours disparue, le défi est grand. On a la caméra, mais pas de pied et pas de chargeur pour la batterie. Il faut donc improviser un pied de caméra et s’assurer que le tournage est efficace afin d’utiliser au maximum une batterie. Et ce n’est pas fini… On n’a pas les micros-cravates qu’on avait prévus, pour s’assurer d’un bon son… On a seulement un micro unidirectionnel et un petit micro portatif pour le son d’ambiance, mais on a une discussion entre deux personnes à filmer. Et on n’a pas de pied pour le micro !
Alors il faut user d’imagination, parce qu’on n’a pas le choix, il faut faire le tournage, on a 5h de train à faire le lendemain pour se rendre au deuxième tournage… pas possible de reporter celui-ci!
Alors on s’y met…
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Jihad trouve un vieux pied d’appareil-photo et on y installe la caméra. Elle est très instable, mais elle semble tenir.
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Layla a apporté ses lumières de scène. On utilise un des pieds et on y « tape » (en bon français) le micro.
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Il faut mettre le petit micro d’ambiance le plus près possible des conteurs, donc dans le champ de la caméra, mais sans qu’on puisse le voir à l’écran… Un bol de clémentines plus tard : problème réglé!
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On bouge les meubles de la salle à manger et du salon de Jihad puis on cherche le plus de lumière possible pour éclairer.
Et finalement, on est prêts à tourner! Mais avant, on partage un délicieux repas, préparé par Jihad et sa femme : un merveilleux moment d’échanges, de rire et de partage. À la suite du repas, Jihad et Layla s’installent à la table. Que le tournage commence!
Dans une complicité hors du commun, celle d’un père et de sa fille, les deux artistes nous font entrer dans l’univers de la transmission du conte entre les générations, un sujet intrigant, touchant et passionnant. Il vous faudra encore attendre quelque temps avant de voir cet épisode, mais il en vaut l’attente !
Jour 3 : On change de ville !
Le jour 3 en était un de déplacement, parce qu’il fallait faire le trajet d’Avignon vers Le Mans. Un jour de déplacement et aussi d’organisation pour la suite… parce qu’on vous le rappelle, on n’a toujours pas notre bagage de matériel. La bonne nouvelle du jour est que notre bagage a été retracé. On sait maintenant que notre matériel est… à Montréal! Eh oui… notre bagage n’a jamais pris l’avion. Il prendra l’avion jusqu’à Paris et ensuite, il nous sera livré. L’enjeu : on change d’endroit aux deux jours! Alors on croise les doigts pour que notre valise soit livrée avant qu’on prenne le train pour la prochaine destination.

Jour 4 : Tournage #2
Pour ce deuxième tournage, on allait rencontrer Jean-Claude Botton et Guth Des Prez dans la magnifique maison de 1815 de Guth. Un lieu charmant et chaleureux rempli d’histoire, dans le plus profond des campagnes ! Tellement loin, que même Google maps ne peut pas trouver l’endroit exact : une fois dans le bon secteur, il faut chercher. Petit détail important… on n’a pas de téléphone ni de réseau internet pendant ce voyage, donc on télécharge la carte du trajet à l’hôtel avant de partir, mais une fois parti, vaut mieux ne pas se perdre!
Heureusement on ne s’est pas perdus (du moins pas beaucoup)! C’est finalement en cognant à la mauvaise porte, chez les voisins de Guth, qu’on nous a indiqué comment se rendre à sa maison. À notre arrivée, les deux Jean-Claude nous accueillent avec le sourire aux lèvres. À ce moment, on n’a toujours pas notre matériel, mais on est déterminés à trouver comment on réussira à s’installer!
Debout sur la table de la salle à manger, on réussit à accrocher le micro au plafond. Un banc, quelques livres et un coussin plus tard, on a un pied de caméra : ce n’est pas très stable, mais ça fonctionne! Puis pour notre micro d’ambiance : un bol de fruits plus tard, il est caché. Ouf… on y est arrivé. On a 2h de batterie restante, alors pas de temps à perdre!
Avant le tournage, on va partager un bon repas, dans un charmant petit restaurant du village voisin. En rentrant, on filme quelques images à l’extérieur et quand on entre pour rejoindre Guth et Jean-Claude, ils sont déjà prêts, whisky à la main, assis à la table de la salle à manger, déjà emportés dans une discussion animée sur le conte!
Que le tournage commence : dans cette chaleureuse salle à manger, avec le crépitement du feu de bois derrière, Guth et Jean-Claude oublient rapidement qu’on est là et échangent autour d’expériences touchantes de leur parcours de conteurs. À la fin de cette journée, notre trajet de retour a été silencieux. Un silence porteur de l’émotion, de l’émerveillement et de l’attendrissement du tournage qu’on venait de terminer. Dans cet épisode, vous pourrez entrer dans l’intimité de la pratique de ces conteurs (Mais… un peu de patiente ! On vous dévoile l’épisode seulement dans quelque temps !).
À l’hôtel, la bonne nouvelle nous attendait : la réception avait reçu notre bagage avec notre matériel. On sera donc mieux installés pour notre dernier tournage!
Jour 5 : On change de ville !
Imaginez-vous donc qu’il ne nous est rien arrivé cette journée-là. Eh oui! Aucune mésaventure, aucun problème de bagage à régler, rien n’a été perdu… On a même trouvé du vrai de vrai bacon pour le petit-déjeuner, une journée parfaite quoi!

Jour 6 : Tournage #3
La dernière journée commence et on a notre matériel! Bien sûr, c’est le seul tournage pour lequel on doit monter 3 étages, dans un corridor étroit… LE tournage ou on a enfin notre matériel, ce gros sac lourd et encombrant. Après une séance de gym improvisée dans les escaliers, on s’installe! Mais quel bonheur cette simplicité de s’installer avec notre matériel.
Cet avant-midi de tournage a été particulièrement touchant, mais empreint de beauté. On rencontrait Myriam Pellicane qui, d’une grande douceur, portée par la force de l’amitié, venait témoigner à propos d’un de ses plus fidèles amis et complice artistique. Cet épisode en est un de reconnaissance d’un talent, d’un humanisme et d’une beauté singulière. Une reconnaissance de l’apport de cet artiste dans le milieu du conte. Un épisode spécial qu’on vous invite à découvrir ici.