Le témoignage des Échevelées

09 Nov 2021

Festival Les jours sont contés

Au printemps 2021, la Maison des arts de la parole de Sherbrooke nous avait approchées pour nous proposer de venir participer au festival Les jours sont contés en Estrie. Il y avait un moment déjà qu’on avait envie de travailler ensemble, et l’occasion était trop belle ! On a donc demandé à la Maison des arts de la parole si elle accepterait de nous accueillir pendant une microrésidence où on tisserait des liens entre nos univers, avant de proposer une sortie de laboratoire devant public. La Maison des arts de la parole a accepté et c’est là que sont nées Les échevelées.

Nous avons alors commencé à parler de ce qui nous animait artistiquement, et le conte merveilleux revenait souvent dans nos discussions. Ce n’était pas le seul élément, loin de là, mais il se faisait insistant. On a choisi alors de lui faire une place dans notre projet. On avait toutes les deux déjà approché le conte merveilleux, mais sans jamais y plonger tout à fait. 

                                                                                                                                                              Mafane : La belle au bois dormant est un conte qui m’habite depuis longtemps, sans que je n’aie jamais osé le raconter. Je pensais que ce serait l’occasion, mais c’est finalement un autre conte d’origine palestinienne qui s’est immiscé à sa place. Ce conte, à mi-chemin entre Blanche-Neige et la Belle au bois dormant, m’a couru sous la peau pendant de longs mois avant que je puisse finalement le dire.

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Nous avons fait une première résidence de lectures, d’échanges, de silences aussi, autour du conte merveilleux. Parmi les dizaines et les dizaines d’histoires que nous avons lues et les innombrables variantes que nous avons trouvées, certaines se sont manifestées avec plus de force, alors que d’autres avaient besoin encore de temps pour prendre leur place. 

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Carine : Cette proposition de résidence a ravivé un amour du conte merveilleux qui était enfoui. J’étais dans un processus où j’écrivais des textes et des contes de création. Quand je suis partie pour notre résidence, je méditais sur une histoire qui était en train de s’écrire dans ma tête et au cœur de cette histoire, il était question de transmission. Et voilà que sur la route, le prince serpent vient se présenter à moi comme une évidence. Cela faisait longtemps que ce conte m’habitait. Avant d’être mère, je voyais cette histoire comme une histoire d’amour, un amour qui permettait de déshabiller les armures, d’aller vers l’essence.  Là, c’est le point de vue de la mère qui m’a interpellée. Une mère qui voit son enfant se transformer malgré elle. Avec comme question, d’où viennent ces peaux qui recouvrent le prince serpent ? Pendant les deux jours de résidence, le conte ancien s’est enchevêtré avec l’histoire qui se façonnait à l’intérieur de moi. Je les ai laissé parler ensemble, se questionner et de leur rencontre, une histoire a jailli.

Nous avons alors dû nous rendre à l’évidence : on ne peut pas entrer à moitié dans le conte merveilleux, il faut s’y plonger entièrement. Et c’est ainsi que nous lui avons accordé toute la place, en choisissant des histoires qui nous appelaient.

Lors de notre spectacle, nous avons également présenté un conte que nous avons tissé à quatre mains et conté à deux voix. Ce moment de partage avec le public a été merveilleux !

 

Mafane : Le lendemain matin, il est 8h quand j’allume mon téléphone et que je reçois un message de Carine : « Et si on ajoutait le conte de La jeune fille aux mains coupées ? »

 

Une chose est sûre : ce n’est que le commencement ! Nous en sommes encore au tout début du chemin, et c’est tant mieux.

Mafane et Carine

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