Le cœur du monde: visite-conférence décalée (26 octobre)
27 Oct 2019
Festival Les jours sont contésNos activités
Texte: Leslie Griesmar Prudhomme
Photo: Aurélien Marsan
Ce matin, une vingtaine de visiteurs ont eu droit à une visite un peu particulière de la nouvelle exposition de Karen Tam, « Tous des brigands », présentée aux Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke.
Notre guide, tout de noir vêtu, n’était autre que Didier Kowarsky, conteur invité à Sherbrooke dans le cadre du festival « Les jours sont contés ». Avant d’entrer dans l’exposition, le conteur nous annonce mystérieusement qu’il ne s’agit pas d’une simple exposition, mais que nous nous apprêtons à entrer dans une centrale émettrice d’une certaine vibration…
Intrigués, nous pénétrons dans l’espace d’exposition et passons sous un porche sculpté. On peut déjà apercevoir des fanions de couleur, des murs blancs, d’autres verts, des objets hétéroclites disposés dans l’espace qui évoquent un ailleurs oriental. Une petite musique jouée sur un piano se fait entendre. Didier Kowarsky nous invite à observer de plus près le portail qui nous a permis d’entrer dans un autre univers. Nous trouvons-nous dans une exposition dédiée à la Chine ? Il semblerait que l’arche d’entrée nous ait plutôt fait basculer dans une dimension qui nous permette d’éprouver un décalage avec nos certitudes quotidiennes, et de prendre conscience de notre regard sur la Chine.
Si l’espace d’exposition est plus que ce qu’il semble être, la visite se double également d’une conférence ponctuée d’anecdotes, car le conteur a une révélation scientifique à nous faire : des chercheurs auraient découvert – mais les chercheurs découvrent-ils réellement des choses, ou se chargent-ils de mettre des noms sur des choses qui existent ? – ils auraient découvert donc, que l’observation attentive d’une œuvre produit une vibration nommée Ku. Cette vibration maintiendrait un équilibre dans l’univers et le cosmos. Si Ku venait à disparaître, l’univers se ratatinerait sur lui-même.
Tout au long de la visite, nous allons donc être attentifs à la tension induite par les œuvres elles-mêmes, la relation entre les œuvres présentées et la relation avec les autres visiteurs. Les 28 personnes rassemblées pour cette visite matinale ont été choisies par le hasard…Le hasard vraiment ? Ou les choix de nos ancêtres ? Quoi qu’il en soit, nous vivons tous ensemble cette expérience unique ce matin-là, nous nous laissons émerveiller par la fantaisie de Didier Kowarsky, nous grinçons des dents en découvrant le visage de Claude, petit garçon chinois délivré de ses superstitions grâce aux missionnaires, nous nous laissons duper par les objets présentés, nous nous demandons si les histoires qui nous sont contées sont vraies…« En tout cas ce sont de vraies histoires ! » rétorque Didier. Finalement, nous nous interrogeons sur notre façon de percevoir le monde. Et si nous faisions plus souvent ce pas de côté, juste pour voir ?
Retour au blogue