Histoires slammées

25 Oct 2019

Festival Les jours sont contés

Texte: Anne-Marie Robitaille
Photo: Josée Courtemanche

C’est à l’ombre des deux châteaux d’eau emblématiques de Rock Forest, dans la salle du Centre Pierre-Gobeil qu’avait lieu, jeudi 24 octobre, le spectacle Histoire slammées de Franck Sylvestre.

Au coeur de la soirée se trouvent ces histoires slammées, livrées avec conviction et honnêteté par un artiste généreux habitant la scène avec une indéniable maîtrise.

Histoires aux multiples visages. Certaines s’ancrent dans la réalité, dans un quotidien urbain, d’autres s’inscrivent dans un passé historique et d’autres encore dans le temps hors du temps propre aux contes. Certaines relèvent de l’intime, d’autres de l’universel.

Et pourtant malgré la variété des styles, les mêmes thèmes traversent le spectacle, unissant les récits. L’arrachement de l’exil, le déchirement des séparations, les vains regrets devant un inexorable destin. L’implacable temps qui passe et notre impuissance face à sa marche inéluctable.

Dieu et le diable ne sont jamais bien loin. Apparaissant brièvement dans les récits, comme des ombres.

La lumière pour le conteur semble émaner de l’enfance et de la poésie. Des refuges d’imaginaires et de fraternité face à un monde pouvant se montrer souvent cruel.

Parmi toutes ces histoires, une version d’un mythe de création Huron-Wendat dont j’ai particulièrement apprécié la simplicité et la clarté permettant aux images de briller avec force et au mystère de nous toucher.

Un texte qui aborde de manière émouvante et très personnelle le phénomène de la garde partagée. Appartement débordant de vie, où les pièces se peuplent d’une foule de personnages, pirates, sorciers, qui le désertent la fin de semaine suivante.

Le dernier récit, particulièrement bouleversante que Franck Sylvestre présenta comme un « combat entre soi et son destin ». L’histoire authentique d’un homme, autrefois chasseur en Afrique qui devient guerrier, puis esclave en Martinique et finalement bourreau à Montréal.

Bref des histoires qui voyageront avec moi pendant plusieurs lunes encore.

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